Le porno, c'est la goutte d'eau.
CHAPITRE PREMIER : " Mais qu'est ce que je raconte moi ? "
Putain je hais le porno bon marché. J'ai l'impression que plus personne ne sait ce qu'est un vrai film porno, merci Internet. Demandez à Steve Hirsch si faire tourner une bombe dans un garage avec un camescope, une lampe de bureau, et un clochard c'est du porno... C'est comme commander un dessert dans un restaurant, et se rendre compte qu'ils ont retourné un flamby, et posé une boule de glace à coté pour leur " fondant de flan caramel sur son iceberg vanillé ". Là, tu prend le serveur par les cheveux ( poisseux puisque 35 allers retours en cuisine mouate ), et tu expérimentes les règles de la physique, à savoir : "est ce que le crâne d'un être humain et un mur de pierre peuvent occuper le même espace sans dégâts ? ". Bref, je m'égare, violence quand tu me tiens...
CHAPITRE DEUXIEME : " Les premières expériences hertziennes version crzztt crzztt."
Mon expérience du porno a commencé assez jeune, j'avoue. Disons que, à voir comme le premier baiser derrière la mairie m'avait retourné, je m'étais dit " Et si maintenant tu apprenais la vie au lieu de la prendre en pleine poire ? ", j'aime pas la comporte de toute façon. Donc Let's go ! Pas internet à l'époque, alors on se débrouille. On commence à mater le journal du hard en crypté, Philippe Vandel, tu étais mon dieu vivant, même si grâce au cryptage, je ne savais pas trop de quoi tu avais l'air les premiers temps. Arrive l'heure du film, et la... décrépitude d'un drame pourtant logique voire annoncé: on ne voit rien. Le truc de la chaussette en laine, que dalle, ça marche pas. Déception, frustration, tu vois des formes qui s'enfilent, et tu ne sais pas si c'est le zizi ( j'étais très jeune ) du mec dans la lune de la madame ( très très jeune oui ), ou si c'est le bras de la madame dans le cucul du monsieur ( jeune, ok, mais imaginatif ! ).
En bref, tu sais que tu regardes ce que tu as envie de voir, t'es excité plus par l'interdit que par le contenu, et tu te dis, tel un fier chevalier de l'hymen doré qui réalise son destin : " Je vais voler des cassettes au royaume primolo discount ! ".
CHAPITRE TROISIEME : "Courses poursuites et porno germanique"
Primolo Discount, c'était la mecque du pauvre. Tout le monde a connu l'arrivée des kingdiscount, Primolodiscount et autres. Enfin j'espère, sinon c'est que vous êtes trop riches pour lire ce blog.
Spoiler Alert du prochain article :"j'aime pas les riches, et je leur crache dessus grave " ( les vrais riches, les richards comme on dit ici ).
Donc oui, primolodiscount, ses caissières vulgaires, son patron en renault 19 chamade, et ses 1000 m² sans surveillance... Le parc Astérix du fils de français moyen. Et au détour d'une allée, entre le dernier chuck norris, et le nouveau faux aladdin version bas de gamme, miracle de l'ignorance, les films de cul, accessibles à tous, même pas en hauteur, même pas un papier orange avec une croix noire pour cacher la jaquette, non. Vous me direz, à l'époque, entre la barbe de Chuck Norris et le pubis d'une actrice allemande, on voyait pas la différence au premier coup d'oeil. Et donc me voila planté devant les cassettes video, avec l'adrenaline qui grimpe, avec déjà mon sourire en coin de " j'vais faire une connerie, j'adore ça ", et mon manteau entrouvert. Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite, et hop, la cassette de la fille poilue dans le manteau, ni vu ni connu. On arpente le magasin, et comme tout bon voleur, on achète une petite connerie pour avoir l'air de rien. Et en bon fouteur de gueule qu'on est déjà, on demande un papier cadeau, parce que " C'est pour ma maman madame, elle aime bien les cadeaux vous savez ". On m'aurait donné le bon dieu sans confessions, alors que je méritais une bonne fessée... Et la je commence ma collection. Petit à petit la vigilance s'envole. On arrête d'acheter un cadeau pour sa môman, on regarde même plus à droite à gauche, on vole. On vole. Et on vole encore. Jusqu'au jour inévitable du
" hey gueule d'ange, ouvre ton manteau un peu pour voir ! "
Se faire attraper à 12 ans pour vol de bonbon c'est mignon, je connais mes parents, ils en auraient pas fait toute une histoire. Pour des cassettes de cul bon marché, ils auraient ri, et à chaque diner de famille j'y aurais eu droit. Et ça, jamais de la vie je ne l'aurais supporté ! Me voila donc, sur le parking, poursuivi par un mec en costard à deux balles et chaussettes de sport, oscillant entre la satisfaction et la peur, le " cours toujours vieux con " et le " j'espère que tu fumes trois paquets par jour et que tu vas cracher un poumon dans 200 mêtres connard ". Bingo. Il abandonne. Je rentre chez moi, place la cassette dans ma collection secrète, au milieu des 30 autres cassettes/trophés/preuves, et descend dans le salon, pour zapper sur les dessins animés, comme tous les gosses de mon âge...
La suite prochainement dans " Lothaire et les allemandes poilues part II "